Le mouvement contre le gaz de schiste contourné par une loi et récupéré par les partis

Le mouvement contre le gaz de schiste qui a rassemblé des gens ordinaires est maintenant contourné par une loi qui va être votée ce mercredi 11 mai 2011 à l’Assemblée nationale. La presse nationale, après des mois de silence intégral, présente ce mouvement hors des partis et des collectivités territoriales comme la protestation des écologistes, à laquelle se joignent d’autres partis. Ainsi le mouvement de révolte est vidé de sa réalité. «Retournez dans vos pantoufles», voilà le message que la presse et le gouvernement nous envoient.

La presse nationale se contrefiche du gaz de schiste car elle le voit comme une histoire de bouseux arriérés. Elle en parle un peu à présent car il y a eu des communiqués ministériels et maintenant une loi. Mais elle n’attache aucune importance aux gens qui se sont élevés contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Les gens, ça ne peut être que des bouseux.

La seule chose qui existe pour les journalistes, ce sont les institutions (le gouvernement, le Parlement, les collectivités). En dehors de la réalité politique, rien n’existe au regard de la presse. La presse locale rend compte des manifs comme elle rend compte des activités de distraction faites dans les communes rurales ou elle les assimile à un mouvement politique (Europe-Écologie, par exemple).

Pourtant, ce mouvement de gens a perturbé le cheminement tranquille vers la fracturation hydraulique. Mais ce mouvement est maintenant foutu par terre si nous mettons notre confiance dans des partis politiques en tant qu’institution.

Un parti peut attaquer le Code minier car ils ont l’argent pour payer un avocat. Ou encore, des députés peuvent saisir le Conseil constitutionnel à la suite du vote de la loi visant à interdire la fracturation hydraulique: Brève analyse de la loi interdisant la fracturation hydraulique.

Mais ni les partis ni les élus ne doivent s’arroger le droit de choisir à notre place. Même avec la meilleur volonté du monde, aucun député ne va d’ailleurs pouvoir empêcher le vote de la loi ce 11 mai 2011.

Lisez les articles regroupés sous le mot-clef Loi scélérate mai-juin 2011.


Bien après la rédaction de ce billet doux, j’ai trouvé cet article de Libération grâce au site Gaz de Schiste Provence: Hulot vole la vedette aux manifestants anti-gaz de schiste:

Isabelle, elle non plus, ne décolère pas. Bonnet phrygien sur la tête, elle est venue avec une grande banderole sur laquelle sont inscrites quelques 4.000 signatures anti-gaz de schiste qu’elle a récoltées dans toute la France. «C’est une mobilisation citoyenne, du terrain, des campagnes, du terroir. Cela ne doit pas être associé à un bord ou à un parti politique! Ce sont les citoyens qu’il faut écouter avant tout», s’indigne-t-elle, agacée par la «récupération politique» de la mobilisation.

Bien d’accord sauf sur «terrain, campagnes, terroir» car il y a tout de même des gens des villes (Cahors, Lyon, Marseille, en particulier) qui disent Non au gaz de schiste. Et le mot «citoyens» me déplaît car il nous place dans le carcan des institutions qui nous étouffent et nous parquent comme des moutons dans l’enclos qui nous est assigné. Nous sommes loin du citoyen de la Déclaration des Droits de l’Homme.

Cette récupération se fait aussi à l’Assemblée nationale et au gouvernement avec la coopération de la presse et de la TV. Voyez Une loi fracturation hydraulique pour se foutre de nous (mai-juin 2011) – révoltez-vous!

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