Traversée de la frontière
Si vous voulez venir nous rejoindre à Londres en Juin et que vous venez d’un autre pays, soyez la bienvenue! On nous a posé quelques questions pour savoir s’il pouvait y avoir des problèmes en traversant la frontière menant au Royaume Uni. On ne pense pas qu’il y aura de grands problèmes à cause du G8, mais ci-dessous vous trouverez des infos utiles.
Si vous êtes citoyenne de l’Union Européenne:
La Grande Bretagne ne fait pas partie de la zone Schengen, donc on vous demandera de montrer votre passeport ou votre pièce d’identité à la frontière. La police a le droit de vous fouiller et de vous poser des questions. Cependant, d’après des militantes ayant de l’expérience sur des questions légales, c’est très peu probable qu’on vous refusera l’entrée au Royaume Uni (à l’exception des personnes ayant une grande renommée). Si la police croit que vous venez pour le G8, c’est fort probable qu’ils vous fouilleront et vous poseront des questions, mais on vous laissera traverser la frontière.
En théorie, la police a le droit de refuser l’entrée de citoyennes européennes dans de cas extrêmes, pour des raisons de danger public (public policy). On peut le faire si vous posez une “menace suffisamment sérieuse à l’encontre des intérêts fondamentaux de la société”. Ceci peut être lié à des convictions criminelles sérieuses, mais cela peut aussi venir du fait que vous êtes une dirigeante, ou une membre d’un groupe particulièrement « indésirable ». Par exemple, ce droit a été utilisé contre des figures publiques de grande renommée, i.e., Geert Wilders, un fasciste membre du parlement néerlandais. Mais des militantes ayant de l’expérience dans le domaine légal pensent que c’est très peu probable que cela se produise à moins que vous n’ayez une grande renommée: par exemple, si vous avez un dossier criminel particulièrement sérieux, ou s’il y a un avertissement spécifique sur vous dans les bases de données de la police européenne.
Si vous n’êtes pas une citoyenne de l’Union Européenne:
La réglementation pour des citoyennes hors Union Européenne dépend fortement du pays d’origine: vous devez regarder le site web du ministère de l’intérieur (Home Office) pour savoir quelles règles s’appliquent à votre pays. Soyez consciente que c’est plus facile, et bien plus courant, que la police des frontières vous refuse l’entrée si vous n’êtes pas citoyenne européenne. C’est fort probable qu’on vous demande d’expliquer les raisons pour lesquelles vous venez au Royaume Uni ; on peut vous demander aussi de montrer si vous avez suffisamment d’argent pour rester au Royaume Uni, si vous avez un endroit où rester, etc. Si vous avez besoin de plus d’informations, vous pouvez nous contacter par courriel au stopg8@riseup@net.
Conseils généraux:
Les contrôles des frontières aux aéroports sont les plus durs. Il y a plus de chances d’être contrôlée et interrogée dans un aéroport que dans le tunnel de la Manche ou dans le port de ferrys. Le port de ferrys a normalement les contrôles les plus faciles, au moins si vous êtes à pied, à vélo ou dans une voiture quelconque. Si vous traversez en voiture dans le ferry, c’est une pratique courante des policiers de juste vite regarder le passeport et de vous laissez passer sans poser de questions.
POURTANT, soyez consciente qu’à Calais et dans d’autres ports de ferry, les camionnettes, les camping cars, les minibus et les camions sont souvent contrôlés car la police recherche des migrants cachés dans de gros véhicules. De temps en temps, la police utilise des chiens, des détecteurs de chaleur et de CO2 et d’autres détecteurs afin de vérifier les gros véhicules. De même, les cars « Eurolines » sont généralement arrêtes pour des contrôles d’immigration.
Il est fort probable qu’avant le sommet du G8 il y ait encore plus de contrôles à la frontière. Si vous ne voulez pas être fouillée ou interrogée, il serait judicieux de voyager de la manière la plus discrète possible. Essayez d’avoir l’air “normale”, et voyagez dans une voiture quelconque plutôt qu’en groupe de militantes dans un car. De nouveau, c’est peu probable que des cars soient renvoyés, mais il y a de fortes chances que vous soyez fouillée et interrogée.
“Schedule 7”
Un point important dont il faut être consciente est la loi anti-terroriste nommée “schedule 7”. Cette loi permet à la police d’interpeller et interroger quiconque à la frontière sans que vous ne bénéficiiez de vos droits normaux lors d’un interrogatoire de police. C’est-à-dire que vous DEVEZ répondre à leurs questions et que la police n’a pas besoin d’attendre l’arrivée d’une avocate avant de vousinterroger. La police peut vous détenir jusqu’à 9 heures même si vous n’êtes pas suspectée d’une infraction. La police peut même saisir des appareils photo, des ordinateurs, des mobiles et les garder jusqu’à 7 jours afin de rassembler des informations. Si vous refusez de répondre aux questions, la police peut vous inculper de délit (“criminal offence”).
Cette loi est très controversée. Elle est censée être utilisée afin de prévenir le terrorisme, et non pas pour rassembler des informations sur les manifestations. Mais la police abuse à outrance de cette loi pour essayer d’accroître son “intelligence”. Certaines militantes ont décidé de ne pas répondre aux questions, en se basant sur le fait que la loi n’était pas appliquée correctement car l’interrogatoire n’était pas vraiment connecté au terrorisme. Jusqu’à présent, la police s’est montrée réticente à inculper les gens qui ont fait ça, parce qu’elle sait qu’elle sera probablement critiquée devant la justice pour abus de pouvoir. Mais si vous refusez de répondre aux questions, vous devez être consciente que vous prenez un risque.
Si vous avez des problèmes à la frontière :
Si vous avez des questions, ou si vous êtes interpellée à la frontière et que vous nécessitez des conseils légaux, vous pouvez appeler la hotline de Green & Black Cross. Le numéro est le suivant: 00 44 7946 541511.
Si voues êtes bloquée à la frontière française, vous pouvez aussi contacter nos amies de Calais Migrant Solidarity, et elles peuvent vous aider à obtenir du soutien légal si nécessaire. Leur numéro est 00 33 6 45 46 59 86.